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« A votre santé » : Patrick Hillon répond à la Gazette de Côte d’Or

Patrick Hillon, professeur de médecine au CHU de Dijon et vice-président du Mouvement Démocrate de Côte d’Or, répond à la Gazette de Côte d’Or dans son dossier « A votre santé » paru le 22 mars 2012.

 

« Le MoDem pense qu’il est nécessaire de déployer toute une énergie autour de la prévention. Ainsi (il pense) permettre d’éviter certaines maladies, et donc les dépenses qui y sont liées. « 

 

« La vision et l’orientation du service public de santé permettent de poser les bases de la réflexion. Ainsi, pour le MoDem et Patrick Hillon, professeur de médecine au CHU de Dijon : « Clairement, nous avons trop d’hôpitaux ne répondant pas forcément aux besoins sanitaires. Les besoins pour l’avenir concernent la dépendance et nous n’avons pas assez de structures pour les moyens et les longs séjours afin d’accueillir les personnes âgées et handicapées. Nous avons plus d’hôpitaux que les Allemands car ils ont recentré leur travail sur la prise en charge des maladies aigües. Il faut créer des structures en parallèle. Je crois que sur le plan régional, il faut mener une réflexion pour se centrer sur les hôpitaux d’assez grande taille de façon à ce qu’ils disposent d’assez de moyens humains et matériels. Il faut ensuite réorienter le travail des hôpitaux ruraux vers le moyen et le long séjour. Des démarches dans ce sens sont déjà engagées dans le nord du département. Cette réorganisation peut améliorer la qualité et aussi la sécurité pour les patients, et ainsi générer des économies. Je ne pense pas que l’impératif soit la rentabilité de l’hôpital public, mais il doit être efficace. On peut réaliser des économies sans remettre en cause la mission de service public. Nous devons réaliser un gros effort dans ce domaine. » »

 

« Le MoDem voit des avantages dans cette tarification à l’activité, mais souhaite quand même la réorienter : « Nous ne pouvons revenir à un système aussi dispendieux et inefficace. L’intérêt du dispositif est de mettre tous les hôpitaux au même niveau. Actuellement, il y a un tâtonnement dans l’évaluation de l’activité. On a donné des valeurs à des maladies. Mais cela conduit à des ajustements. Une pathologie peut être privilégiée par rapport à une autre. Le service public ne doit pas remettre en cause la prise en charge des maladies. Si la cotation se rapproche de la réalité, chaque maladie rapportera ce qu’elle coûte. «  »

 

« Un rôle central (des Agences Régionales de Santé) qui ne répond pas aux attentes de Patrick Hillon du MoDem : « Ce qui est pénalisant pour les médecins, est qu’ils sont éloignés de la prise de décision dans la loi HPST (Hôpitaux Patients Santé Territoires). Elle a mis un leader dans ces structures. Il faut faire des ajustements sur la prise de décision. Les médecins sont comme tout le monde, ils ne sont pas parfaits! La loi HPST touche le problème du centralisme. On donne un outil pour évaluer l’activité pour avoir une autonomie financière, mais la bride n’est pas lâchée. Les directeurs des hôpitaux  sont des courroies de transmission. C’est le problème de trouver le juste équilibre entre ce centralisme, qui n’est pas très démocratique à un moment donné, et une autonomie complète mais qui n’est pas concevable dans le service public. » »

 

« Le MoDem et Europe-Ecologie Les Verts se retrouvent sur la cohabitation nécessaire entre les deux systèmes (hôpitaux publics et cliniques privées). Même si, pour Patrick Hillon, tout le monde doit être placé à égalité : « En pratique, je pense que les cliniques peuvent difficilement prendre des pathologies avec un volet social. Le secteur privé est plus réactif et plus léger. Il a un rôle dans la prise en charge immédiate. Tant que les coûts ne seront pas bien établis la convergence tarifaire se fera au détriment des hôpitaux publics qui eux assument les problèmes sociaux. Par ailleurs, les hôpitaux ont des missions d’enseignement et de recherche. Cette dernière est rémunérée. Mais l’Etat ne paie pas toujours. Il y a une règle du jeu, l’Etat doit l’appliquer. Mais nous sommes sur la bonne voie. Il faut faire plus confiance aux gens sur le terrain. » »

 

« Le MoDem, de son côté souhaite : « Un bouclier santé qui s’adresse aux gens en fin de droit et qui n’ont pas accès à la CMU. François Bayrou a aussi été marqué par le système alsacien. La mutuelle est obligatoire pour tous. Ils savent que plus ils abuseront et plus leur mutuelle coûte cher. Le système de santé est à l’équilibre. Ils font attention. Je pense qu’en fonctionnant à coût constant on peut maintenir un système de santé efficace. Mais tout le monde doit faire un effort. » »

 

« En effet, pour limiter les dépenses de santé, il est préférable d’éviter d’être malade! Une lapalissade mais qui n’est pourtant pas développée dans la majorité des autres partis (à part le MoDem) : « Aujourd’hui, nous devons faire face à des maladies de civilisation que l’on pourrait éviter. Je pense notamment à certains cancers, mais aussi à l’explosion de l’asthme, des bronchiolites chez les enfants, de l’obésité, des maladies neurologiques… Elles sont liées notre environnement, et il n’y a pas assez d’efforts réalisés pour les éviter. Il faut créer un service public d’éducation à la santé. 1% du budget de la santé pourrait y être consacré. » »

 

Retrouvez l’ensemble du dossier … ici…

 

 

 

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